« C’est nous, les cookies ! On arrive avec des fenêtres d’acceptation, cliquez oui ! » Aujourd’hui, nos données sont devenue la monnaie d’échange principale sur Internet. Savez-vous quelles données vous échangez contre les services reçus ? Comprenez-vous l’impact de cliquer « oui » ou « non » ? Je vous explique comment protéger votre navigation sur Internet.
Avec l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en Europe et de la Loi 25 au Québec, nous avons assisté à une montée en puissance des exigences en matière de protection de la vie privée sur Internet. Les organisations ne peuvent plus collecter nos données sans nous demander notre autorisation. Cela est particulièrement important quand elles nous géolocalisent, identifient ou créent des profils de manière automatisée.
Qu’est-ce qu’un cookie (témoin de navigation) ?
Un cookie est un petit fichier texte stocké sur l’ordinateur de l’utilisateur par le navigateur lors de la visite d’un site web. Il contient en général un identifiant et quelques codes. Son objectif premier est d’améliorer l’expérience utilisateur en mémorisant des informations utiles comme les préférences de navigation ou les détails de connexion.
Cependant, tous les cookies ne sont pas créés égaux, et certains peuvent avoir des implications plus larges pour la confidentialité. Certains cookies vous suivent même si vous n’avez pas la fenêtre de leur site ouverte. Il s’agit des cookies tiers, déposés par Facebook, Youtube ou Google.
Pour évaluer votre situation, allez dans vos paramètres (trois points en haut à droite, puis « Paramètres » en général). Cherchez le menu Cookies ou Témoins de navigation. C’est ici que nous pouvons protéger notre confidentialité. Choisissez un ou deux sites et regardez leurs cookies. Bien que j’aie des paramètres stricts (du moins, je le croyais), ces sites collectent beaucoup d’informations sur moi. Voici par exemple les cookies de Facebook et Google ajoutés sur le site d’un journal.
En quoi les cookies sont essentiels et positifs ?
Les cookies ne posent pas de problèmes. Ils peuvent être consultés uniquement par le site qui les a déposés. Je les utilise pour vous présenter mon site dans la langue de votre choix. Ils sont bien pratiques pour mémoriser un panier d’achat ou des informations de recherche.
C’est la même chose quand vous entrez dans un café et que le personnel vous reconnait, vous salut par votre nom et prépare votre café habituel. Pour être précise, le cookie, c’est un fichier texte que je dépose dans votre ordinateur. Une étiquette avec le code « fr » sur votre front. Seule moi peut la voir, et quand vous revenez, je sais que vous voulez mon site en français.
Pourquoi la collecte de cookies pose-t-elle problème ?
Cependant, certaines organisations utilisent ces cookies pour des choses plus discutables, comme le ciblage publicitaire. Tout part de l’adresse IP. Elle contient votre pays, votre région, votre ville ou même votre quartier et le nom de votre fournisseur Internet. Combiné au type d’appareil et de navigateur utilisé, il est facile de savoir qui navigue sur Internet. C’est pratique pour vous présenter la bonne version et langue d’un site. C’est comme si vous vous promeniez dans la rue avec votre adresse affichée sur votre front.
Avec les cookies tiers, c’est votre historique et l’ensemble de votre profil qui est combiné dans de puissantes bases de données. Là, nous avons des robots de Google, Facebook ou YouTube, qui sont dans le café. Ils enregistrent votre présence, la date, l’heure et vos consommations. Mais ils sont aussi dans le magasin de vêtements, à l’arrêt d’autobus, et partout où quelqu’un les a laissé entrer. Ils collectent ainsi de l’information et vous avez des publicités à la maison pour les choses que vous avez regardé au bureau.
Dans ma métaphore, ces robots vous collent des étiquettes dans chaque lieu visité, puis les panneaux publicitaires ou certains sites lisent cette information pour vous offrir une expérience très personnalisée. C’est comme si vous entriez dans un magasin avec votre adresse, votre revenu, vos goûts et vos derniers achats affichés sur votre front. Gênant, n’est-ce pas ?
La collecte de données par les cookies, surtout lorsqu’elle est réalisée à grande échelle par des tiers comme les réseaux publicitaires, conduit à une surveillance intrusive des activités en ligne des utilisateurs.
C’est le grand retour du pop-up
Je suis assez âgée pour me souvenir des débuts d’Internet et des premiers pop-ups, ces fenêtres de publicités qui s’affichaient en permanence. Utilisées par les pirates pour infecter avec des virus, leur usage a baissé. Ces derniers temps, ils sont revenus en force pour m’inviter à télécharger un livre blanc ou accéder à un contenu gratuit, et maintenant c’est pour accepter les cookies. Alors, on clique, pour continuer notre navigation.
Certains sites ont besoin de ces cookies. Ils vendent les données qu’ils collectent sur vous. C’est leur moyen de financement. Ce modèle économique qui valorise les données ne peut plus le faire sans nous le dire. Mais ce n’est pas toujours clair.
Comment gérer les cookies de manière responsable ?
Si chaque site vous demande ce que vous acceptez de partager comme information, vous pouvez (et devez) vérifier les paramètres de votre navigateur web.
Attention : le navigateur web de votre téléphone n’est pas toujours le même que celui de votre ordinateur.
Vous pouvez gérer les cookies via les paramètres du navigateur, en choisissant d’accepter, de refuser ou de personnaliser les cookies selon vos préférences personnelles. Le détail pour chaque navigateur est disponible sur le site de la CNIL.
Les sites web doivent, de leur côté, offrir des options claires et transparentes pour le consentement des cookies, permettant aux utilisateurs de faire des choix éclairés sur leurs données personnelles. Cette gestion responsable des cookies est essentielle pour maintenir un équilibre entre fonctionnalité et confidentialité.
En conclusion, les cookies sont utiles et indispensables pour nous simplifier la vie sur Internet. Nous devons prendre conscience qu’une nouvelle monnaie est faite de nos données. À nous de décider comment et avec qui nous les partageons.